Ce qu’on appelle communément « la montagne » Aubrac est en fait un massif de hauts plateaux à 1300 mètres d’altitude avec des reliefs, souvenirs des volcans, à plus de 1400 mètres (puy de la Gudette, puy du Roussillon). À la différence des autres montagnes françaises, on a la sensation d’y être partout au sommet de la montagne. En effet, aucun pic ne domine franchement le paysage, et nulle part le point de vue ne saurait être situé plus haut que là où l’on se trouve à l’instant. Seuls, par beau temps, estompés à l’horizon, se dessinent la chaîne du Cantal au nord, ou, par un temps exceptionnel, plus loin encore, les Pyrénées au sud.
L’Aubrac est un paysage de l’instant. Ainsi des villages et des bourgs qui font le tour du plateau et sont l’occasion d’autant de balades ; que ce soit pour une excursion gastronomique à Laguiole ou Sainte-Urcize, pour faire quelque achat à Nasbinals, ou pour aller admirer le portique de l’église de Prades-d’Aubrac… ou encore aller déjeuner dans un buron au beau milieu du paysage.
La flore n’est pas sans importance dans le sol humide des prairies aux couleurs changeantes : du rose de l’andromède et de l’erythrone dite « dent-de-chien », au jaune de la grande gentiane (dont on fait la liqueur) et de la ligulaire de Sibérie, en passant par les bleus de la violette des Sudètes. S’il présente à première vue de vastes pâturages bosselés qui sont la marque du passage des hommes avec leur bétail, le paysage conserve de nombreuses forêts primitives, qui recouvraient presque tout le plateau avant que les moines l’aient défriché, et qui sont protégées depuis le XIIème siècle.
Au printemps, le sol des forêts aussi se pare de couleurs, avec l’anémone sylvatique, la jonquille, le lis martagon, la prénanthe pourpre et le fameux sceau de Salomon. Les bosquets ou prairies sont encore, aux beaux jours, l’occasion de cueillir groseilles, framboises et myrtilles sauvages, sureau ; quand l’automne, dans les sous bois et travers, est riche de champignons ou de châtaignes.
Le plateau fonctionne comme un château d’eau naturel, recevant les pluies qui se déversent alors dans les vallées de la Truyère, de la Colagne, mais encore du Bès, du Narce ou de la Sèlves, rejoignant toutes finalement celle du Lot, puis de la Garonne, et l’océan… Il est toujours stupéfiant de penser que, dans l’Atlantique, les eaux du Rio Grande se mélangent à celles du ruissellement limpide des sources et boraldes du plateau de l’Aubrac, aux cascades nombreuses où le ciel se reflète en scintillements innombrables. La présence de l’eau est très importante, souvenir du rôle qu’a joué l’ère glaciaire dans la formation du massif. Dans le creux des prairies, les tourbières se couvrent de fleurs et, derrière une butte, un lac insoupçonné se découvre à l’horizon.
Lac artificiel comme celui des Moines, à moins d’une heure de marche du village d’Aubrac, ou naturel, comme celui de Saint-Andéol, lieu de pèlerinage et de fête très ancien, après Nasbinals, et d’autres encore, qui sont entièrement gelés l’hiver, et que la neige efface parmi les prairies au milieu de la verdure desquelles, l’été revenant, ces lacs font miroiter le bleu du ciel quand une risée n’y trouble pas la surface des eaux.
Le ciel et l’eau donc, entretiennent ici des rapports étroits parmi lesquels tous les phénomènes météorologiques ont une place, depuis la neige jusqu’à l’arc-en-ciel, ou encore, les nuits d’été, l’ampleur de la voie lactée et des constellations. Cette répartition presque égale du paysage entre terre et ciel en fait aussi le lieu privilégié d’observation du vol de grands rapaces.
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